NB : cet article a été mis à jour en avril 2020
Linkedin vient d’annoncer avoir franchi la barre des 500 millions d’utilisateurs… Un succès logique – après tout, LinkedIn existait avant Facebook (et oui) – qui va avec l’appétit croissant des commerciaux pour le Social Selling et la prise en compte par les dirigeants de l’importance du Personal Branding.
Mais parallèlement à ce succès, ou peut-être à cause de celui-ci, LinkedIn est en train de changer de physionomie, jusqu’à provoquer l’ire de ses plus fidèles membres. La récente refonte de l’ergonomie du site, calquée sur celle de l’appli mobile, a été assez mal reçue par les aficionados de la première heure. Est-ce seulement le syndrôme habituel du « c’était mieux avant » ? On peut légitimement se poser la question. Pour nous, le changement est plus structurel.
Le rachat par Microsoft et la monétisation de LinkedIn
Lorsque Microsoft a annoncé le rachat de LinkedIn en juin 2016 pour plus de 26 milliards de dollars (vous avez bien lu), le réseau comptait 400 millions d’utilisateurs, acquis en 14 ans d’expertise en matière de réseaux professionnels. Comme à chaque « coup » financier dans le monde des réseaux, la question de la monétisation de cet actif inestimable a immédiatement été posée. En effet, la même accusation avait été portée à Facebook : tous ces gens c’est bien beau, mais ils ne paieront jamais pour être sur un réseau. En son temps et après son introduction en Bourse, Facebook a tout misé sur les annonceurs, avec un beau succès, et fait taire les mauvaises langues. Pas question pour eux de faire payer les utilisateurs, ils paient bien assez de leurs données les plus intimes, après tout. Et après une petite chute, Facebook s’est plutôt pas trop mal sorti de son introduction…
Mais pour LinkedIn c’est un peu différent. Puisque c’est un réseau dont l’intérêt n’est pas ludique mais bien professionnel, il est possible de faire payer l’utilisateur : la personne en recherche d’emploi, le chasseur de têtes, le commercial… Des offres payantes pour chacun ont ainsi vu le jour.
Mais à en croire les personnes que je croise sur ma Timeline, les prix ont soudainement flambé, le forfait premium de base est passé de 10€ à plus du double par mois, et pour des services amoindris.
Microsoft semble bien décidé à rentabiliser son investissement. Et moi, je me croyais à l’abri… En 14 ans d’utilisation de LinkedIn je n’ai jamais eu à payer pour l’utilisation pourtant plutôt avancée que j’en fais, et fidèle parmi les fidèles je mériterais même un statut Platinum à vie. Et pourtant, depuis quelques mois, je ne reconnais plus mon réseau chouchou…
Interface mobile first & only, disparition des stats, et bientôt de Pulse ?
La révolution ergonomique de LinkedIn a commencé en 2015, par un rapprochement net vers la facilitation des usages nés des autres réseaux, en particulier de Facebook. Puisque ce dernier a imposé des règles de navigation et d’interaction, LinkedIn a emboîté le pas. Jusque-là, personne n’a trouvé à redire.
Mais lorsque la transformation majeure a eu lieu en janvier 2017, de nombreuses fonctionnalités ont disparu des écrans. La première victime a été Pulse, dont le nom même a totalement disparu de LinkedIn. C’est quoi Pulse ? Vous êtes nombreux à poser la question. Ce sont les articles, écrits par les membres de LinkedIn. Historiquement, c’était une fonctionnalité réservée à quelques « Happy Few », et puis la possibilité d’écrire des articles a été ouverte à tous. Avec un avantage énorme sur un simple « post » : lorsque vous écrivez un article tous vos contacts reçoivent une notification (pour le moment…). Souffrant de son manque de notoriété, Pulse s’est d’abord transformé en « articles que vous pourriez aimer », dans lesquels il était possible de naviguer, puis en peu de choses : depuis votre ordinateur, vous pouvez encore laisser libre cours à votre prose, en choisissant « écrire un article ». Mais terminée la navigation dans tous les articles publiés.
Avec la mise en retrait de Pulse a disparu une autre fonctionnalité, parmi mes préférées, les stats sur ces articles, précisément. Savoir qui a lu votre article, si la cible que vous visiez a été réactive, le taux d’engagement de votre communauté… terminé ! Vous avez quelques stats macro et puis c’est tout. C’est pas cher payé pour la qualité des articles qu’on y trouvait. Car figurez-vous qu’il y a de très bons auteurs sur LinkedIn !
De nouvelles techniques de trolling
Le succès croissant de LinkedIn a un autre biais. Depuis son rachat par Microsoft, l’audience a gagné 25%, et comme toujours d’habiles trolls sont venus se glisser parmi les passionnantes actualités professionnelles de vos collègues Marc et Christelle, propageant des messages à caractère quasi publicitaire. Bien sûr qu’il faut utiliser son réseau et le solliciter, mais de grâce soyez originaux et épargnez-nous les 3 mêmes techniques…
« Un petit clic ne vous coûtera rien »
Dans la famille Trolls je demande… La Fille. Celle qui cherche un stage et qui sollicite LinkedIn avec la même technique que ces 356 camarades de promo : « Un petit clic ne vous coûtera rien mais pour moi blablablablabla… ». Alternative : « un simple like blablablablabla ».
Merci mais pour nous c’est non. Et pourtant nous recrutons exclusivement sur les réseaux, c’est dire si nous attendons d’un candidat qu’il soit au top avec LinkedIn ! Et si bien sûr vous avez le droit de demander de l’aide à votre réseau, évitez de copier/coller sur la copine et trouvez quelque chose de mieux, c’est comme ça que vous vous ferez remarquer.
On préfère nettement l’idée de Pauline, qui se fait recommander par son maître de stage, légitime pour taguer ses contacts afin de lui filer un coup de main qu’elle semble avoir largement mérité… Même si ça peut sembler un peu cavalier, rappelez-vous quelques années en arrière quand nous transférions des CV à tout notre carnet d’adresses… Laquelle de ces pratiques a le plus d’impact selon vous ?
« Commentez en indiquant votre email »
Inbound Marketing oblige, vous avez écrit un beau livre blanc sur les meilleures techniques pour collecter des adresses email crapuleusement… Et vous livrez votre premier secret dans un post LinkedIn invitant la planète à déposer son email en commentaire pour recevoir ledit livre blanc.
Vous pouvez toujours dire que les gens sont volontaires et que personne au fond ne les oblige à laisser leur adresse en clair en pâture aux Internets du monde entier, n’empêche que c’est une pratique à bannir pour toujours, et que si j’étais inspecteur de police des réseaux je vous mettrais immédiatement en cellule de dégrisement. Il ne faut JAMAIS laisser son adresse email en clair dans un commentaire, vous vous condamnez au spam à perpétuité.
« Mes collègues pensent que je n’arriverai jamais à avoir 500 likes… »
Venu directement de Facebook, cette dernière pratique qui se répand comme une traînée de poudre consiste à défier la communauté pour augmenter artificiellement le nombre de likes ou de commentaires sur une publication, et jouer ainsi avec l’algorithme de LinkedIn pour promouvoir son post (et du coup son profil ou sa boîte).
Habile, mais limite, et tellement utilisé que ça a de moins en moins d’impact. Jusqu’à ce qu’on apprenne un jour que LinkedIn l’interdit définitivement au risque de voir chuter son taux de reach.
En conclusion
Globalement, si vous voulez participer collectivement à la qualité des échanges sur LinkedIn, évitez donc d’utiliser ces astuces de fourbe et soyez vous-même, sans oublier les bonnes manières bien sûr. C’est en participant activement et en montrant votre valeur ajoutée que vous vous ferez le mieux remarquer. Vous ne serez peut-être pas un de ces gourous autoproclamés qui vendent leur expertise sur LinkedIn à grands renfort de conseils gratuits bien avisés et de leçons bien pesées, mais tel n’est pas votre but.
Il est encore possible de sauver l’intérêt de LinkedIn si on y partage de vrais contenus, de vrais moments et de vraies discussions professionnelles. À nous de jouer ! Laissez-nous vous former aux meilleures pratiques sur LinkedIn !
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