Objectif de développement durable n°5, l’égalité entre les sexes c’est tous les jours, on est bien d’accord. Ce serait fou d’attendre le 8 mars pour en parler. Voilà pourquoi à chaque année lors de la Journée internationale des femmes (nommée ainsi par l’ONU qui l’a officialisée en 1977), je me sens comme une girouette.
Je suis cheffe d’entreprise, j’ai eu une éducation égalitaire et je vis avec un homme plus féministe que moi, donc globalement on peut dire que je suis très bien lotie en ce qui concerne mes droits et mon statut de femme. Évidemment j’ai toujours considéré le sujet comme important, mais qu’ai-je fait réellement dans cette bataille ? Peu, en vérité. Et le 8 mars, je ne défile pas, je me défile ; mais un peu malgré moi.
La femme de service ?
Chaque année j’essaye, à travers les entreprises clientes de La Team Web notamment, et plus particulièrement les femmes qui y travaillent, de mettre en avant le sujet via leur site ou leurs réseaux sociaux. Mais trop souvent elles refusent de communiquer. Pourquoi ? Voici en substance ce qu’on me répond :
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- « C’est un non-sujet chez nous, on ne fait aucune différence homme/femme ». Pour moi il y aurait déjà un sujet mais bon…
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- « Je n’aime pas trop me servir de mon statut de femme pour me mettre en avant », et tant pis pour le rôle modèle ?
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- « Je fais la femme de service c’est ça ? », peut-être un peu oui, mais c’est pour le bien de l’humanité.
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- « C’est déjà assez difficile d’être une femme dans mon milieu », et si on faisait un peu avancer les choses ensemble ?
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- « Ça fait pas un peu racoleur ? », éternel problème, on racole ou on assume simplement ses valeurs ? Et ça marche hélas pour tout le marketing du développement durable.
Ce matin j’avais encore un retour négatif de ce genre dans ma boîte mail. Je voulais parler des femmes dans les métiers techniques, des ingénieures, comme un écho à Girls Tech Days où j’avais emmené ma fille quelques jours plus tôt. J’avais demandé son témoignage à une femme de la tech. Refus de l’intéressée, par modestie ou discrétion, peut-être. J’en suis triste, encore une occasion ratée de faire la lumière sur une place qui est encore à défendre en 2022, aussi aberrant que ça paraisse.
Femmes/hommes, toutes et tous pas pareils
Puisqu’il est si difficile pour les autres de prendre la parole sur le sujet, d’assumer un article ou de faire un post sur les réseaux, j’ai décidé que cette année j’allais prendre ma part et faire un peu d’autopromo avec notre agence.
Comme les autres, j’ai longtemps eu l’impression qu’être une femme ou un homme n’avait aucune importance dans La Team Web.
J’en suis moins sûre aujourd’hui. Je pense au contraire que c’est une belle chose que nous ayons une équipe constituée des deux sexes. Car de la diversité naît la créativité, et cette diversité passe aussi par le sexe, même si ce n’est pas la seule à rechercher. Après plus de 46 ans sur cette terre et le constat acide que 3 femmes seulement dirigent une entreprise du CAC40 en 2022, je pense que ce n’est pas si mal de donner un peu d’importance au sujet, finalement.
Au passage, je ne trouverai pas de meilleure occasion de vous recommander le livre Illustres inconnues de Michèle Flasaquier, qui fut une de mes premières boss et sans doute la plus inspirante. La première aussi à m’avoir parlé du plafond de verre. Je ne l’en avais jamais remerciée directement, c’est désormais chose faite.
Donc chez nous, il y a des hommes et des femmes, à tous les postes. Et nous en sommes ravis. Ça paraît normal, ça paraît banal, mais finalement, aujourd’hui, nous allons prendre une minute pour y penser. Car ce n’est pas si anodin, et on vient de loin. Imaginez : ma mère a eu besoin de l’autorisation de son mari pour signer un contrat de travail. Je crois qu’il est important pour toute l’équipe de prendre conscience de ça, les plus de 40 ans comme les moins de 25.
Je ne vais pas faire un laïus sur le retour des idées rances et le fait que certains hommes aimeraient bien retrouver « le bon vieux temps » où bobonne était à la cuisine au lieu de faire des guides du numérique dans les ODD (j’avais promis de l’autopromo). Néanmoins je suis maman de deux filles, j’aimerais donc qu’elles puissent se sentir pleinement à leur place dans le monde du travail, quels que soit leurs choix professionnels. Peut être bien que plus on fera de bruit le 8 mars, et moins on entendra ces zoiseaux de malheur, allez savoir.
Je ne perds pas de vue non plus que mon petit combat est loin des champs de bataille où se jouent une tout autre histoire d’inégalité. Mais je crois ne pas dire de bêtise si j’affirme qu’il y a eu peu de femmes cheffes de guerre dans l’histoire. Dans le monde, les femmes représentent moins d’un quart du pouvoir parlementaire. Je ne dis pas que ce serait forcément différent si les équilibres étaient inversés, je dis juste que ce serait peut-être un truc à essayer.
En attendant, continuons, chaque année, de défendre l’égalité, ensemble. J’espère que l’an prochain nous pourrons prendre la parole avec toutes les femmes avec qui nous travaillons quotidiennement, et parler du rôle qu’elles jouent dans la société, pour elles-mêmes, et pour nos enfants.
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