Chez La Team Web, nous n’avons pas attendu la fin de l’abondance pour changer nos habitudes de consommation. Dans notre quotidien de travail, nous sommes toujours à la recherche de l’équilibre entre performance marketing et impact généré. Cela se traduit parfois par des questions existentielles du type :
- Abandonner les Google Fonts pour privilégier des polices installées en local
- Passer chez un hébergeur vert, quitte à payer un peu plus cher
- Supprimer un CTA en trop sur une page au risque de perdre un lead
Un casse-tête qui en vaut la peine, car cette conscience permanente est aussi source de meilleure performance pour votre stratégie digitale. Et ça commence par votre site Web.
Pour certains, l’écoconception numérique est une question d’habitude ou de rituel, à l’instar des fameux gestes écologiques. Alors que pour d’autres, c’est rendez-vous en terre inconnue.
Nous avons eu envie d’aborder ce sujet, d’autant plus que nous nous sommes prêtés au jeu en réalisant notre propre site écoconçu !
Ecoconception web : de quoi parle t’on et pourquoi il est temps de se lancer ?
L’écoconception de site web consiste à créer et à développer des sites web de manière à minimiser leur impact environnemental. Cela implique de prendre en compte tout le cycle de vie d’un site web, de sa conception à sa mise en ligne et à son utilisation par les internautes. L’objectif principal est de réduire la consommation d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre et les déchets électroniques.
Pourquoi est-ce important ?
Le numérique pollue
Le numérique a bouleversé nos vies et Internet apparait comme un gigantesque buffet où les internautes peuvent se servir à volonté en contenus en tout genre. Forcément, ce miracle a un prix.
4 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’industrie du web selon le rapport réalisé par l’ADEME et l’ARCEP sur l’évaluation de l’impact environnemental du numérique en France. On estime leur augmentation à +60 % d’ici à 2040. Le numérique connecté représente déjà un septième continent en termes d’impacts environnementaux.
1.3 à 1.7 gramme de CO2 sont générés pour une page consultée et en passant par une requête sur Google, la balance peut afficher jusqu’à 7 grammes (source : https://www.consoglobe.com/recherche-google-combien-c02-3588-cg) En aout 2021, on comptait presque 2 milliards de sites web dans le monde (source : Internet live stats). Je vous laisse faire le calcul… N’oubliez pas que le résultat concerne l’année 2021 et que nous terminons 2023 : de nombreux sites ont été créés depuis !
De plus, le numérique n’est pas seulement immatériel, bien au contraire ! Par exemple, fabriquer un ordinateur de 2 kg nécessite l’emploi de 800 kg de ressources et des milliers de litres d’eau douce !
Ces exemples montrent bien la difficulté d’appréhender le sujet, tant l’impact du numérique sur l’environnement demeure complexe. Pour réaliser son ambitieuse étude « Empreinte environnementale du numérique mondial », le média GreenIT a mis au point une méthodologie qui prend en compte 3 catégories (les utilisateurs, les réseaux et les centres informatiques) analysées autour de 4 critères environnementaux :
- L’épuisement des ressources
- Le réchauffement global
- Le bilan énergétique
- La tension sur l’eau douce
La littérature dédiée à cette thématique est riche. Vous pouvez aller plus loin à travers l’analyse et les conseils de Greenpeace sur la pollution numérique https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/, tout comprendre du phénomène en un clin d’œil avec la superbe infographie (un peu trop animée à notre goût) du média Qu’est-ce qu’on fait ?! Https://archives.qqf.fr/infographie/69/pollution-numerique-du-clic-au-declic ou encore contacter Aurélie Lecomte, notre chargée du pôle formation, pour réaliser la fresque du numérique. Attention, électro-choc garanti !
Gagnez en compétitivité
Avoir un site web écoconçu implique « moins de ressources à charger », donc un site Internet plus rapide. En optimisant ses performances, vous réduisez votre impact environnemental tout en améliorant l’expérience utilisateur et par là-même, vos chances de conversion. En effet, la vitesse de chargement affecte l’ergonomie, mais aussi le référencement sur Google. Un site plus rapide a donc plus de chances d’améliorer sa visibilité de manière organique et donc de convertir les visiteurs en clients.
Enfin, l’adoption de pratiques d’écoconception web peut engendrer des économies d’énergie et de coûts : des sites plus légers et plus rapides nécessitent moins de ressources serveur et de maintenance, conduisant à des économies financières importantes.
Enfin, abattons la dernière carte : une image de marque positive ! Les entreprises et les organisations qui mettent en avant leurs pratiques d’écoconception témoignent de leur engagement envers la durabilité, ce qui peut améliorer leur notoriété et attirer une clientèle soucieuse de l’environnement.
Si ces quelques arguments éveillent votre esprit curieux, alors poursuivons sur le comment !
Comment se lancer dans l’écoconception de site web ?
Au commencement, il est question de conception frugale !
Qui dit écologique dit « sobriété », et qui dit conception dit « création ». ATTENTION, cela ne veut pas dire d’abandonner le Picasso qui est en vous, mais de chercher à vous réinventer en minimisant votre impact. Plutôt innovant non ? Traduction : parler de vous, de vos services ou produits de manière synthétique et surtout, avec authenticité ! Se lancer dans l’écoconception de site web, c’est avant tout une histoire de tri. De quoi ai-je besoin, qu’est-ce qui fonctionne le mieux ? Après tant d’années à surfer sur le web, les utilisateurs sont aguerris. Des habitudes se sont installées, ils savent comment naviguer sur un site, plus besoin d’en mettre plein la vue en boutons, couleurs, liens, grosse typo, gifs animés…
Alors détendez-vous et concentrez-vous sur l’essentiel. Le challenge est de trouver comment parler de vous ou de vos produits et services avec beaucoup moins. Et vous savez quoi ? Comme dirait Marie Kondo, faire du vide ça fait du bien ! Mettez-vous à la place de vos utilisateurs : n’en avez-vous pas marre de cliquer x fois, de fermer un slider intempestif, de scroller encore et encore… tout ceci pour enfin arriver à l’essentiel : le contenu que vous recherchiez ! C’était quoi déjà ?
En plus de son faible impact sur l’environnement, un design épuré et simple assure non seulement une expérience utilisateur améliorée, mais il réduit également la charge de travail du navigateur, ce qui entraîne une utilisation moindre des ressources du système.
Choisir un hébergement vert et minimiser les technologies et requêtes
Adopter l’écoconception web pour réduire votre impact implique de choisir un hébergement web respectueux de l’environnement et de concevoir un site internet plus responsable. Si possible, privilégiez un hébergeur local. Optez également pour un fournisseur qui utilise des serveurs alimentés par des énergies vertes et renouvelables. Certains utilisent des techniques innovantes moins coûteuses en énergie pour refroidir de leurs serveurs.
Voici quelques exemples d’hébergeurs web écologiques à considérer : Infomaniak, Planethoster, Ikoula, Datacampus, Hostpapa et Ionos.
Ajoutez également à votre casquette de bon élève, la consommation excessive de plugins ! Similaires aux applications que vous installez sur votre smartphone, les plugins, alourdissent le code de vos pages et allongent leur temps de chargement. Perte de performance pour votre site garantie ! Plus de temps de chargement correspond à plus de CO₂ émis. Réalisez une liste de plugins essentiels.
Enfin et surtout, les vidéos, qui utilisent (accrochez-vous) 80% des données du web ! Hébergez-les sur une plateforme ou proposez des snacks en mettant en valeur les contenus essentiels, vos utilisateurs hyper sollicités au quotidien vous remercieront !
Évaluer l’impact de chaque action grâce à des outils de mesure
Heureusement, il existe une multitude d’outils gratuits vous permettant de mesurer l’empreinte écologique de votre site web. Les critères déterminants sont la complexité de la page (le nombre d’éléments à afficher), la bande passante et la charge serveur (le nombre de requêtes par seconde / minute).
- EcoIndex vous indique votre score de performance environnementale et vous donne la possibilité de vous situer par rapport à la médiane
- PageSpeed Insights est un outil Google qui vous informe sur la vitesse de chargement de vos pages sur tous les appareils et vous indique le poids de vos pages et les moyens de le diminuer
- Ecometer analyse l’impact environnemental de votre site en se basant sur les 115 bonnes pratiques de référence de l’écoconception. Le site vous fournit également des conseils concrets.
Utilisez-les en fonction de vos besoins (et surtout ceux de vos clients) ils permettent de vous accompagner dans la quête de sobriété numérique, vous restez le meilleur juge de votre action. Enfin, l’Institut du Numérique Responsable propose tout un panel d’outils pour explorer les joies de l’écoconception, mais aussi répondre aux enjeux de l’accessibilité numérique.
L’écoconception de site web offre une opportunité passionnante de créer un Internet plus performant et durable. En adoptant des pratiques telles que la réduction de la taille des fichiers, la prise en compte de la consommation énergétique, l’adoption de designs sobres et le choix d’hébergements verts, nous pouvons contribuer à la préservation de notre planète tout en offrant une expérience utilisateur de qualité. Que dire de plus ?
En tant qu’agence de marketing digital durable, nous avons un rôle essentiel à jouer dans cette transition vers un Internet plus responsable et chaque petit pas compte pour construire un avenir numérique durable. En optant pour la refonte de notre site, nous sommes passés du score D à B. Mais cet exercice nous a avant tout permis de nous lancer dans un processus d’amélioration continue de l’impact de nos missions digitales.
Et si vous commenciez par calculer votre empreinte numérique ?
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