L’inclusion numérique, c’est une affaire de responsabilité de tous les éditeurs de contenus sur Internet. En France, 7,6 millions de personnes sont porteuses d’un handicap, visible ou invisible. C’est 1 personne sur 10, et cela ne devrait jamais être ignoré. Par ailleurs, le handicap n’est pas le seul enjeu de l’accessibilité numérique. Des caractéristiques sociales et sociétales entrent également en jeu.
Toutes les entreprises devraient donner la possibilité au plus grand nombre de pouvoir accéder à leurs contenus sur Internet. Cela fait partie des enjeux d’inclusion, au cœur des préoccupations des entreprises normales, c’est-à-dire les entreprises responsables.
Cette accessibilité numérique est cruciale pour l’inclusion sociale, économique et culturelle des personnes porteuses de handicap et/ou éloignées du numérique. Il est donc crucial de comprendre les besoins et trouver des solutions pour optimiser l’accessibilité sur le web.
Faisons le point ensemble sur les enjeux et quelques bonnes habitudes à prendre pour vos contenus digitaux.
Sommaire
- Vous avez dit handicapS ?
- Numérique, handicaps et inclusion
- Les enjeux sociétaux de l’inclusion numérique
- Les obligations légales
- Accessibilité et site internet : les fondamentaux
Vous avez dit handicapS ?
Quand on parle de handicap et d’accessibilité, les images qui nous viennent assez naturellement sont celles des personnes en fauteuil dans l’espace public. On voit assez bien les difficultés pour monter sur un trottoir, dans un bus ou descendre dans le métro, se faufiler entre les tables d’un restaurant ou voir quelque chose sur une scène de concert, par exemple. Mais, le handicap ne se limite pas à ce que l’on voit. La privation d’un sens telles que la vue ou l’audition ne s’appréhendent pas toujours au premier regard. Ce qui a pour conséquence que les personnes sans handicap peuvent totalement passer à côté et n’intègrent pas ces problématiques dans leur quotidien, notamment dans leur travail.
Les différentes formes de handicaps sont classés par l’OMS en 5 grandes catégories :
- Moteur
- Sensoriel (visuel et auditif notamment)
- Psychique
- Mental
- Les maladies invalidantes
Les champs couverts sont donc larges, et – rappelons-le encore une fois – pas toujours visibles ! D’où la nécessité d’être vigilant et inclusif, à chaque instant et notamment dans la conception des espaces, des produits et des services.
Numérique, handicaps et inclusion
“A11y » ça vous dit quelque chose ? Ce drôle de mot est le terme utilisé pour désigner l’accessibilité numérique à l’international. Concrètement, il est une forme de « contraction » du mot « accessibility », où le 11 remplace les 11 lettres qui séparent le A du Y. Quand vous croisez ce terme, les enjeux du handicap ne sont jamais loin !
Comme dans le paragraphe précédent, rappelons ici que l’accessibilité numérique ne se limite pas à prévoir des sous-titres sous les vidéos (pour les situations de handicap auditif) ou les descriptions d’images en texte (pour les handicaps visuels). Ceci-dit, ce serait déjà pas mal que tout le monde s’y mette…
D’ailleurs, le diable se cache parfois dans les emojis, et nous avons récemment pris conscience par exemple que leur lecture par les outils audio (pour pallier les déficiences visuelles) peuvent être un véritable cauchemar pour leurs utilisateurs. Ce fameux 😘 que nous interprétons visuellement en une seconde se lit « visage envoyant un baiser », par exemple. Mettez-en 3 d’affilée et vous rendrez le message incompréhensible…
Il y a donc de nombreux facteurs à prendre en compte, différents selon les formes de handicap. Par exemple :
- Pour les personnes aveugles ou malvoyantes, l’accessibilité numérique peut inclure l’utilisation de lecteurs d’écran et de descriptions alternatives des images.
- Pour les personnes sourdes ou malentendantes, des sous-titres et des transcriptions sont essentiels.
- Les personnes ayant des handicaps moteurs peuvent bénéficier d’interfaces ergonomiques et de commandes alternatives telles que les contrôles vocaux.
- Les personnes atteintes de handicaps cognitifs peuvent avoir besoin de mises en page simples et d’instructions claires.
Des exemples d’accessibilité numérique comprennent l’utilisation de contrastes élevés, de polices lisibles, de claviers virtuels et de logiciels de reconnaissance vocale.
Les enjeux sociétaux de l’inclusion numérique
Les enjeux de l’accessibilité numérique vont au-delà du handicap, nous vous le disions. Aujourd’hui, tout est en ligne, mais tous les publics ne sont pas égaux en termes d’accès à ce « tout ». On l’a clairement vécu pendant la crise sanitaire, les foyers dans lesquels il n’y avait pas d’ordinateur, ou un seul pour tous les membres de la famille (et pas toujours récent), n’ont pas bénéficié du même confort de télétravail ou téléenseignement que les foyers plus favorisés où chacun avait son ordinateur ou sa tablette individuelle.
Si vous voulez comprendre ce que « accessibilité » signifie pour toute une catégorie de population, allez donc donner quelques heures de bénévolat à Emmaüs Connect. Vous en reviendrez différent dans votre approche des services numériques.
Penser accessibilité, c’est faire en sorte, lorsqu’on conçoit un service numérique, que celui-ci puisse-t-être utilisé par toutes et tous, y compris sur de vieux téléphones, en consommant peu de données, en tenant compte du fait que tout le monde ne maîtrise pas tous les codes du Web. L’objectif est que toutes et tous puissent participer pleinement à la vie numérique et bénéficier de ses avantages : accès à l’éducation, aux services de santé, d’emplois, de transport, et d’à peu près tout ce qui fait aujourd’hui notre quotidien.
Les obligations légales
Il y a les bonnes intentions (c’est déjà pas mal), et puis il y a la loi.
En France, la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, cette loi a pour objectif de favoriser l’utilisation des outils sur internet, application mobile et plus particulièrement les sites web pour les personnes en situation d’handicap. Cette loi s’applique aux sites de l’Etat et aux collectivités, mais le secteur privé est lui aussi concerné par la loi. Notamment sur la question de l’emploi. En effet, afin de garantir les mêmes chances à tous les protagonistes, l’employeur doit se conformer aux obligations légales dans le but de conserver l’emploi.
Sur la responsabilité numérique plus largement, et cela comprend l’inclusion, le gouvernement a déployé plusieurs actions et dispositifs : la loi Anti-Gaspillage et Économie circulaire (AGEC) et la loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (REEN) en font partie.
AGEC est le premier texte à fixer des dispositions pour :
- mieux informer et protéger le consommateur ;
- rallonger la durée de vie des produits numériques ;
- obliger l’État, les collectivités et leur groupement à intégrer ces enjeux dans leur politique d’achat.
La loi REEN quant à elle vise à limiter le renouvellement des appareils numériques, ce qui implique que les logiciels et applications doivent intégrer cette durabilité dans leur conception. Cela aura nécessairement des retombées positives sur l’inclusion numérique dans ses aspects sociaux, notamment.
Accessibilité et site internet : les fondamentaux
5 bonnes raisons de rendre votre site accessible
La première raison, c’est que dans une société civilisée, on ne laisse pas 48% de la population de côté. Or c’est le taux de personnes qui déclarent rencontrer des difficultés à l’usage du numérique. Oui, tout ça ! Et puis parce que c’est la loi qui le dit.
Et on pourrait arrêter la liste ici. Mais les entreprises y ont aussi un intérêt en termes de performances :
- En rendant votre site internet accessible à tous, vous améliorez le référencement SEO de votre site. En effet, les moteurs de recherche mettent en avant les sites construits sur les bonnes pratiques du SEO, qui vont de pair avec l’accessibilité. Une petite piqure de rappel sur les bases du SEO ? Rendez-vous ici
- Vous améliorez l’expérience utilisateur (UX)et donc rendez les actions plus fluides, vous multipliez vos chances de conversion et améliorez le taux de transformation.
- Vous touchez un public plus étendu, et sur certains domaines concurrentiels ce n’est pas si courant. Vous avez donc accès à des parts de marché que vos compétiteurs ont oubliées ou ignorées (les vilains)…
Comment savoir si mon site est accessible ?
En France, depuis 2012, tous les sites publics doivent se conformer aux normes régies par le RGAA. Vous pouvez retrouver l’ensemble des critères RGAA sur le site du gouvernement. Pour connaitre votre éligibilité en termes d’accessibilité, contactez un prestataire qui pourra évaluer votre niveau d’accessibilité par le biais d’un audit d’accessibilité. Bonne nouvelle FIPHFP Peut financièrement vous aider pour ces tests d’accessibilités.
Les bonnes pratiques en accessibilité numérique
Il existe d’excellents référentiels pour être vraiment 100% accessible. Mais à moindre frais, vous pouvez déjà nettement améliorer les choses avec ces conseils rapides et simples à mettre en œuvre.
- Remplissez la balise ALT de vos images, elles permettront aux personnes déficientes visuelles d’avoir une description sur les images.
- Utilisez une police d’écriture lisible, elle facilitera la lecture pour les Dys !
- Choisissez des couleurs avec des contrastes marquants, une rose pastel sur du blanc c’est joli, mais on ne voit rien.
- Ecrivez des sous-titres sous les vidéos, les personnes qui ne peuvent pas entendre ou qui ont des difficultés à entendre pourront mieux apprécier vos contenus ! Pas de panique, pas toujours besoin d’être un as du montage vidéo, TikTok et YouTube proposent de sous-titrer automatiquement vos vidéos.
- Simplifiez la navigation sur votre site, pas besoin de superflu ! Allez droit au but, supprimez les clics et boutons pour rendre la navigation plus simple.
- Ajoutez un fil d’Arianne, votre site sera plus agile et donc vous perdrez moins vites vos utilisateurs.
L’accessibilité est un élément essentiel de la communication responsable. Si vous souhaitez progresser encore dans ce domaine, voici deux derniers conseils (un peu intéressés mais qui bénéficieront à toutes et tous) :
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