Quand vient le moment de refaire le site Internet, ou bien de lancer un projet dans lequel le site Web aura évidemment sa place, les chefs d’entreprise nous posent une question récurrente : un vrai site Internet professionnel, combien ça coûte ?
La réponse est aussi simple que la question : ça dépend.
En une journée, on peut mettre en ligne un site en une seule page permettant de trouver une information basique et vos coordonnées. Il vous en coûtera un maximum de 1 000 euros, si vous trouvez un freelance sympa. Mais si vous comptez devenir « le Airbn’B de ceci » ou « le Faceboook de cela », il faudra généralement prévoir des budgets à 5 chiffres, voire 6 pour les projets les plus ambitieux et complexes.
Entre les deux, une multitude de facteurs vont entrer en jeu :
- Quelle est la place du site Internet dans la stratégie globale de votre entreprise ?
- Quelles sont les fonctionnalités Web dont vous avez besoin ?
- Quelles sont les règles de développement spécifiques attendues ?
- Votre site va-t-il toucher plusieurs pays ?
- Un site « mobile first », un site responsive ou une application dédiée ?
- Sur quelles technologies le développement va-t-il s’appuyer ?
- Hébergement web et maintenance
- Le suivi de projet
- Budget de création d’un site Internet : on récapitule
1. Quelle est la place du site Internet dans la stratégie globale de votre entreprise ?
De simple site vitrine à révolution digitale, le premier facteur faisant varier le prix d’un site Web est la dimension stratégique qu’il comporte dans votre projet.
Il arrive fréquemment que le premier site de nos clients, majoritairement BtoB, ait été pensé comme une plaquette commerciale, il y a plusieurs années. Un simple outil de communication parmi d’autres, devenu obligatoire avec le développement du numérique. Une version peu coûteuse mais répondant à une vision un peu dépassée.
Aujourd’hui un site ne doit plus seulement présenter l’entreprise, il doit être au cœur de l’expérience attendue par vos clients. Et même dans les industries les plus classiques, les attentes des clients ont évolué.
Ce doit donc être le point de départ de votre réflexion : quels services votre site doit-il rendre à vos clients ? Comment peut-il vous permettre de mieux interagir avec eux ? Voici quelques exemples de fonctionnalités, des plus simples aux plus sophistiquées :
- Un site vitrine leur permettra de comprendre rapidement votre activité et de trouver vos coordonnées, à peu de frais.
- Des documents à télécharger grâce à un formulaire peuvent compléter leur recherche d’information et vous permettre de capter leurs coordonnées. Vous pourrez intégrer des parcours marketing sympathiques, en restant dans des budgets de quelques milliers d’euros.
- Un site e-commerce permettra de réaliser directement des transactions bancaires. Mais il y aura des différences entre la vente de produits simples et la vente de produits complexes, personnalisables, avec plusieurs versions, sur abonnement, sur-mesure, etc.
- Un projet dont la stratégie repose entièrement sur la digitalisation d’un modèle économique, nécessite souvent des fonctionnalités spécifiques, voire inédites. Celle-ci font en général exploser la note et ne sont chiffrables qu’après l’étude soigneuse d’un cahier des charges précis et approfondi.
2. Quelles sont les fonctionnalités Web dont vous avez besoin ?
Une solution pour étaler vos dépenses dans le temps est de lotir vos besoins en les ajustant à l’évolution de votre projet. Posez-vous les questions suivantes :
- Quelles sont les fonctionnalités indispensables dès la mise en ligne du site ? Il s’agit de ce que l’on appelle le « MVP » de votre site Web (minimum viable product). Si vous lancez un projet, votre site doit refléter son ADN, même si vous ne déployez pas tout du premier coup.
- Quelles sont les éléments de mon business plan qui vont déterminer le déploiement de nouvelles fonctionnalités ? A quel rythme ?
Faites ensuite évaluer chaque brique du projet global, et le délai de réalisation. Vous aurez ainsi un investissement qui suivra de plus près vos objectifs de rentabilité.
3. Quelles sont les règles de développement spécifiques attendues ?
Si vous ne précisez rien, les équipes qui développeront votre site feront comme elles en ont l’habitude. Et souvent vous ne connaissez pas ces habitudes. Aussi, si vous avez des enjeux particuliers à adresser, intégrez-les à votre demande.
Mais attention, cela peut nécessiter des investissements supplémentaires, qui peuvent être dus à deux choses :
Des développements additionnels, et donc du temps en plus.
Par exemple si vous souhaitez développer un site 100% accessible pour en permettre l’accès aux personnes porteuses de handicaps, les développeurs devront apporter un soin particulier à la lisibilité du site et faire des tests additionnels.
De la « dette technique » pour les équipes qui ne maîtriseraient pas tous les éléments de votre demande.
En théorie elle ne devrait pas vous être facturée car il ne s’agit pas normalement de faire supporter à un client une montée en compétence qui profitera à d’autres. Mais en pratique certaines agences peuvent tenter de vous en facturer le coût. Si par exemple vous voulez un site éco-conçu, et que vos développeurs n’en connaissent pas les règles, ils vont avoir besoin de se documenter et se former, ce qui nécessitera des jours additionnels.
Si vous avez des demandes particulières, préférez donc sélectionner des développeurs ou une agence dont votre spécificité est la spécialité.
4. Votre site va-t-il toucher plusieurs pays ?
Bonne nouvelle, une deuxième langue ne fait généralement pas doubler le budget de conception d’un site Internet. Surtout si cette deuxième langue est répandue. Vous devrez cependant intégrer à votre budget les coûts de traduction des contenus.
Maintenant, si votre site s’adresse à de nombreux pays, dont certains n’ont pas le même alphabet ou sens de lecture, la complexité est toute autre. Car pour votre prestataire, il faudra gérer en plus des langues et alphabets plusieurs versions de site qui n’ont pas les mêmes repères habituels : emplacement des comptes clients, des boutons « call to action », règles de navigation…
Il se peut en outre que vous deviez intégrer des particularités réglementaires. Par exemple les réglementations concernant la gestion des données personnelles ne sont pas les mêmes en Europe et dans certains états d’Amérique du Nord, sans parler des restrictions qui peuvent exister en Chine.
5. Un site « mobile first », un site responsive ou une application dédiée ?
Normalement, plus personne ne développe de site Web qui ne soit pas adapté à la lecture sur mobile. Si votre prestataire en fait un coût supplémentaire, changez vite !
Mais « lecture sur mobile » peut s’entendre de différentes manières :
- Un site pensé pour être consulté sur mobile avant tout sera forcément accessible sur un ordinateur. C’est la solution la moins coûteuse.
- Dans certains cas, et notamment lorsque vous déployez des fonctionnalités riches, il pourra être difficile de les rendre accessibles sur mobile, pour des raisons de lourdeur de requêtes, par exemple (à l’avenir la généralisation du très haut débit effacera ces différences, mais pas au même rythme partout dans le monde). Il faut alors prévoir une version allégée pour la navigation nomade, ce qui représentera un budget spécifique.
- Si votre projet implique une utilisation majoritairement sur mobile (ce qui est souvent le cas en BtoC), il sera sans doute intéressant de penser à développer une application, soit la garantie d’offrir à vos clients une expérience fluide et des fonctionnalités de communication intéressantes. Le coût d’une application dépendra de la complexité des fonctionnalités à développer.
6. Sur quelles technologies le développement va-t-il s’appuyer ?
A moins que votre projet ne présente des particularités pour lesquelles certaines technologies sont très bien adaptées, dans la plupart des cas le développement peut s’appuyer sur un CMS (Content Management System) du marché, tels que WordPress, Drupal, Wix, ou encore Magento et PrestaShop pour le e-commerce.
Le choix de l’un ou l’autre de ces CMS relève parfois de la guerre de religion, et les développeurs défendront leur église à renfort d’arguments qui échappent parfois aux porteurs du projet. Il sera alors parfois difficile de prendre une décision objective et rationnelle, alors que du point de vue budgétaire cela peut avoir de lourdes conséquences.
A la Team Web, nous avons souvent récupéré des clients dont le développement initial du site reposait sur des développements « maison », sans appui sur un CMS, alors que le site n’avait aucune complexité particulière. Chaque modification nécessitait alors une intervention technique, coûteuse et longue, là où en 1h tout aurait été réglé en autonomie avec WordPress.
Pour bien choisir, vérifiez que la technologie sélectionnée est aussi une compétence facile à trouver pour vos futures évolutions. Vous aurez moins de mal à faire reprendre un site e-commerce basé sur Prestashop ou Woo Commerce que sur Magento, par exemple, et cela vous coûtera beaucoup moins cher.
7. Hébergement web et maintenance
En matière d’hébergement Web, on trouve de tout et à tous les prix. De quelques euros par mois à plusieurs centaines par an, la variation va dépendre de plusieurs facteurs :
- L’espace qui vous est dédié. Sur un serveur d’hébergement, vous êtes rarement seul et plus souvent en colocation avec d’autres sites internet. Ceci permet de partager les frais de machine et d’énergie, et donc de réduire les coûts. Néanmoins cela peut aussi peser sur les performances et la disponibilité.
- Si vous voulez votre serveur à vous tout seul, ce qui peut être stratégique du point de vue de la sécurité ou du volume de données que vous avez à traiter, vous ne partagerez plus l’espace mais supporterez seul le coût.
- Si vous prenez un hébergement en ligne en toute autonomie, vous aurez aussi un petit prix mais peu ou pas de services. Si votre mise à jour WordPress fait sauter le site, il faudra vous débrouiller pour le rétablir. Et en cas d’attaque, vous serez aussi face à peut être plus fort que vous
- En choisissant un hébergeur professionnel, vous évitez ce genre de déconvenue et vous pourrez appeler au secours, mais vous paierez le prix de la tranquillité.
- Enfin, un critère à ne pas négliger dans votre choix de type d’hébergement est son empreinte carbone. Certains hébergeurs ne se soucient guère de la qualité de fabrication des serveurs, de leur recyclabilité, de leur l’efficacité énergétique ou de la provenance de l’électricité qui les alimente. Dans votre bilan RSE, vous aurez des comptes à rendre sur le sujet. Pour limiter votre pollution numérique, nous vous recommandons de choisir un hébergeur engagé, tel que Infomaniak (en autonomie) ou les excellents Data Campus (avec des services premium).
8. Le suivi de projet
Faire ou refaire un site Internet peut s’envisager comme faire ou refaire une maison. En définissant le projet, en dessinant les plans et en assurant le suivi du chantier, vous économiserez quelques frais si vous avez les bonnes compétences pour assumer ces tâches. Mais si vous ne maîtrisez pas totalement les étapes de la conception d’un site Web, vous risquez d’aller au-devant de certaines déconvenues.
Les prestataires de création de site Web ont un point de vue souvent assez technique et esthétique, mais n’ont pas toujours la compréhension métier et la vision globale de vos ressources, de vos contraintes et de l’évolution de votre projet d’entreprise.
Il devient alors très intéressant de vous appuyer sur une Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMOA). Lorsque nous faisons ce genre d’intervention pour nos clients, nous nous substituons à eux pour faire l’interface avec les développeurs. Parlant à la fois la langue métier et la langue projet Web, nous évitons ainsi un certain nombre de malentendus qui s’avèrent très coûteux, source d’insatisfaction et de conflits potentiels.
Le prix d’une telle assistance n’est pas forcément très élevé car elle fait gagner beaucoup de temps à tout le monde pour quelques heures d’intervention par semaine. C’est donc un investissement largement rentabilisé et qui peut vous permettre de rester concentré sur le développement de votre activité !
Budget de création d’un site Internet : on récapitule
| Petit budget (moins de 5000 euros) | Budget moyen (jusqu’à 20 000 euros) | Gros budget (plus de 20 000 euros) | |
| Votre site est stratégique pour votre entreprise | Assez faiblement, j’ai juste besoin d’une vitrine | Oui, sans site mon activité ne peut pas se développer | Mon activité repose entièrement sur le site Internet |
| Les fonctionnalités | Aucune fonctionnalité complexe, le standard suffit | Quelques fonctionnalités essentielles mais connues : e-commerce, marketing… | Besoin de fonctionnalités inédites, à développer entièrement |
| Spécificités (d’accessibilité ou autres) | Vigilance standard | Vigilance renforcée | Site s’adressant à un public spécifique nécessitant une adaptation |
| Géographie et langues | Site en français et peut-être anglais | Site en plusieurs langues et même alphabet | Site en plusieurs langues, alphabets et contraintes de pays |
| Navigation mobile | Site mobile first | Adaptation mobile | Application spécifique |
| CMS | WordPress, Wix… | CMS e-commerce | CMS spécifique indispensable et lourd (Magento, Drupal…) |
| Hébergement | Hébergement en libre-service économique | Hébergement accompagné | Serveurs dédiés et entretenus pour vous |
| Assistance et suivi de projet (AMOA) | Quelques centaines d’euros | Environ 15% du budget global | Environ 10% du budget global |